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Explosion du Film

Une semaine et c'était moi..

Explosion d’un obus dans la base militaire de Valcartier le 10 mai 1977
Moins de trois ans après l’explosion d’une grenade qui a fait six morts et une trentaine de blessés, la base militaire de Valcartier est de nouveau le point de mire. Cette fois, c’est un obus qui a explosé. Résultat : deux morts, trois grièvement blessés, six blessés mineurs.

Il était I4h50, hier, quand un « vieil » obus dont on ne connaît pas encore le calibre a éclaté sur un terrain servant d’entrainement aux militaires. Un groupe de communicateurs du Quartier général et Escadron de transmission (QGET) effectuait le nettoyage printanier du secteur d’entrainement quand, pour des raisons encore inconnues, un obus a explosé. « Un obus qui a bien pu être tiré il y a un mois, une semaine ou un jour ». a relaté un porte-parole de la base, le capitaine Serge Quenneville. L’enquête entreprise, hier après-midi, pourra déterminer si une des victimes de l’explosion a touché ou a trébuché sur le vieil obus amorcé. Le capitaine Quenneville a précisé que les militaires devaient, outre les déchets printaniers habituels, ramasser « les cartouches vides, éclats d’obus ou obus explosés ».

Le Soleil a, par ailleurs, appris que le camion dans lequel étaient placés les rebuts a subi de lourds dommages. L’Armée n’a, par contre, pas voulu confirmer ni infirmer le fait que le vieil obus pouvait avoir été placé dans la boite du camion et que c’est à cet endroit qu’il aurait explosé.
Ce n’est qu’aujourd’hui, au cours d’une conférence d’information devant se tenir à la base de Valcartier, que le nouveau brigadier – général Alyre Doucet devait révéler ce qui s’est effectivement passé sur le terrain d’entrainement, hier, au cours de l’« opération nettoyage ».
Un autre porte-parole de la base, le capitaine J. Couture, a laissé savoir que les représentants de la presse ne pouvaient avoir accès aux lieux, hier, parce qu’il pourrait y avoir d’autres obus « vivants » dans le secteur de l’explosion.

Sauvetage
Les morts et les blessés ont été rapidement évacués des lieux de la déflagration, hier après-midi. Ils ont d’abord tous été transportés à l’hôpital de la base. Deux d’entre eux ont par la suite été emmenés par hélicoptère au Centre hospitalier de l’université Laval (CHUL) et à l’hôpital de l’Enfant-Jésus.
Les deux victimes ont été identifiées comme étant les soldats Robert Fournier, 20 ans, de Laprairie, en banlieue de Montréal, et Jacques Provencher, 19 ans, de Cap-de-la-Madeleine. Ils ont été tués sur le coup. L’état d’un autre militaire est considéré comme étant « très sérieux ». Il s’agit de Gaston Tremblay, 21 ans, de Saint-Jérôme, dans le nord de Montréal, qui repose dans un état critique à l’hôpital de l’Enfant-Jésus.

Une impressionnante équipe médicale s’occupait du soldat Tremblay à son arrivée à l’hôpital, en fin d’après-midi hier. Le Dr Pierre Brochu a déclaré au Soleil que le militaire souffre d’un traumatisme crânien et d’un autre traumatisme au membre supérieur gauche. « Son état est sérieux et l’on ne peut pas se prononcer pour l’instant, comme dans tout autre cas de fracture du crâne », a-t-il précisé.

Au CHUL, le Dr Gilles Paré a déclaré que le soldat Robert Lecours, 19 ans, d’Omerville (près de Sherbrooke), souffre d’éclats d’obus reçus dans un oeil et au thorax. L’autre blessé dont l’état est grave est le caporal Alain Pilote, 22 ans, de Chicoutimi. II repose à l’hôpital de la base de Valcartier. L’armée n’a pas dévoilé la nature de ses blessures.
Les autres blessés « mineurs » sont dans le même hôpital militaire qu’ils doivent quitter aujourd’hui même, selon le capitaine Quenneville. Il s’agit du caporal Mario Girard, 26 ans, de Courcelette; du soldat Denis Ouellet, 21 ans, de Rimouski; du soldat Serge Plante, 25 ans, de Québec; du sergent Alvin Bouldman, 33 ans, de Val-Bélair; du soldat Benoit Martel, 19 ans, de Saint-Wenceslas, comté de Nicolet; et du soldat Henri Poirier, 20 ans, d’Omerville, près de Sherbrooke. L’incident de 1974

« On dirait qu’ils en prennent l’habitude. Pourtant, on n’est pas en guerre. Ces accidents-là, ça n’arrive pas dans les autres camps militaires du pays, à ce qu’on sache », racontaient des infirmières, hier, autant du CHUL que de l’hôpital de l’Enfant-Jésus.
La population a, en effet, frais à la mémoire l’explosion d’une grenade « vivante » qui a tué six cadets et en a blessé plus de 30 autres, en juillet 1974. sur la même base de Valcartier. L’explosion était survenue durant un cours de prévention sur la manipulation des engins explosifs dont se sert l’armée canadienne.

L’instructeur du cours. le capitaine Jean-Claude Giroux, avait été tenu criminellement responsable de la mort des six cadets, par le coroner J.- Armand Drouin, de Québec. A l’issue de l’enquête préliminaire, le juge Paul-Emile Fortin a condamné Giroux à subir son procès. Ce procès s’est tenu, dernièrement, au palais de justice de Québec, sous la présidence du juge Anatole Corrivean, et le capitaine Giroux est toujours dans l’attente du jugement.

À Ottawa
Fait à signaler, les communications téléphoniques ont été coupées à la base Valcartier, hier, à la suite de ce qui a été décrété comme « une situation d’urgence ». D’autre part, il ny a eu aucune réaction en haut lieu, hier, à Ottawa. Le ministre de la Défense, Barney Danson, se trouvait à Toronto et l’on ne semblait pas savoir à son bureau s’il rentrerait dans la capitale avant aujourd’hui. Quant au chef d’état-major de la Défense nationale, le général Jacques Dextrase, il s’était envolé en fin d’après-midi pour Bruxelles.

Au quartier général de la Défense, à Ottawa, ainsi que dans l’entourage immédiat du ministre, tout le monde semblait être disparu. On a cependant pu apprendre qu’un officier du quartier général avait été dépêché à Valcartier et que l’on était en constante communication entre Ottawa et Valcartier. Cet accident, qui allonge encore la liste des « malchances de Valcartier ». selon l’expression entendue, hier soir à Ottawa, ne manquera pas de rebondir aux Communes cet après-midi.

Les journalistes ont fait en vain le pied de grue
Les journalistes étaient indésirables, hier, à la base militaire de Valcartier.
Alors qu’ils faisaient le pied de grue à l’entrée de la base, un agent de sécurité les invita à quitter les lieux. Il venait de recevoir une directive leur interdisant toute visite des lieux avant aujourd’hui. De même, aucun commentaire officiel ne devait leur être fourni avant aujourd’hui.
Lors d’un semblable accident, il y a trois ans, six cadets avaient péri dans l’explosion d’une grenade. Les journalistes avaient attendu plusieurs heures, vainement, sous la pluie battante, avant qu’on daigne les recevoir. Fortement encadrés par des officiers de sécurité, ils n’ont eu droit qu’à une courte visite des lieux de la tragédie, et à une déclaration longuement méditée.
C’est probablement le même sort qui les attend aujourd’hui.
Tragédie du 11 mai 1955

Le 11 mai 1955, une tragédie semblable à celle d’hier s’était produite sur le même champ de tir du camp Valcartier si ce n’est que trois civils avaient été tués et un quatrième, gravement blessé.
Les victimes étaient Paul-Odilon Daigle, âgé de 25 ans. Adrien Labranche. âgé de 21 ans. et Marie-Claire Daigle, âgée de 16 ans.
Toutes trois étaient de Saint-Gérard-Magella qui est connu maintenant sous ie nom de Val-Bélair. La quatrième personne a survécu à ses blessures. Il s’agit de Mme Paul-Odilon Daigle qui s’est remariée à M. Jean-Albert Légaré, de Val-Bélair. Cette tragédie était survenue vers 22hl5, le 11 mai 1955.
Le groupe de civils recueillait des douilles d’obus dans le but de les revendre pour le cuivre. Comme dans la tragédie d’hier, un obus n’avait pas éclaté lors d’une pratique précédente. Le compte rendu de ce terrible accident. précise que les jeunes gens avaient laissé l’auto de M. Paul-Odilon Daigle près du champ de tir et qu’ils avaient recueilli les obus en les plaçant dans des poches.
Trop lourdement chargée, l’auto s’était enlisée dans le chemin boueux. Mme Daigle était restée dans le véhicule, pendant que les trois autres en étaient descendus. Pour diminuer le chargement, on a décidé de jeter des douilles d’obus. L’un des trois en a lancé une sur le terrain et ce fut l’explosion. Les trois victimes avaient été affreusement mutilées. Malgré ses blessures. Mme Daigle avait marché plus de deux milles pour se rendre à la maison la plus proche et lancer l’alerte.
Dans la famille du jeune militaire tué à Valcartier

Courage malgré maintes épreuves
Cap-de-la-Madeleine. Décrire le courage de Mme Janine Provencher, mère du jeune soldat Jacques Provencher, 19 ans., tué accidentellement par un obus au camp de Valcartier, c’est pratiquement impossible. Mais il n’en demeure pas moins qu’elle possède ce courage quasi indestructible, malgré la perte de son fils, maintenant après avoir perdu son époux, il y a sept ans, et avoir vécu des heures difficiles alors que son autre fils, Claude, est handicapé à cause d un accident scolaire, il y a plusieurs années.
Voilà en quelques lignes les dures épreuves qu’a subies Mme Provencher, sans compter les prochaines qu’elle passera d’ici samedi Mme Provencher accepta, hier soir de nous recevoir à sa résidence, après avoir rencontré, plus tôt, des officiers militaires de l’escadron de transmission du 5e Groupement de combat.
Elle raconta les périples de son jeune fils qui ne possédait qu’une courte carrière dans l’armée canadienne laquelle malheureusement s’est terminée tragiquement, mardi. Jacques, qui n’aimait pas l’école, et ayant vécu la mort de son père, alors qu’il n’avait que 11 ans, envisageait son avenir dans 1’armée. Cependant sa mère n’aimait pas cette idée, craignant en définitive de se retrouver seule avec Claude, qui ne circule qu’en chaise roulante.
Mais Jacques désirait plus que tout au monde entrer dans l’armée.
Le 23 avril 1975, alors qu’il obtenait 17 ans. âge réglementaire pour entrer dans l’armée, Mme Provencher a fait l’un des plus beaux cadeaux d’anniversaire à son fils en signant es documents nécessaires lui permettant de s’enrôler. La joie de Jacques fut profonde et grande, voyant se réaliser un rêve qui durait depuis déjà de longues années. Le 6 juillet 1975, il entreprenait son entraînement à Farnham et ensuite à Saint-Jean.
Le 6 février 1976, il passa un mois au camp Borden, afin de perfectionner son anglais et suivit un cours de 22 semaines pour devenir opérateur – radio, à Kingston. Il a d’ailleurs gradué le 19 août 1976.

Le lendemain de sa graduation, tout en ayant obtenu des certificats de mérite, pour sa conduite et son ardeur au travail, il se rendait à Valcartier.
Jacques fréquentait, depuis un an, Mlle Lucie Caron, de Rivière-de-Loup. Cette dernière a subi un choc en apprenant le nouvelle de la mort de son ami, alors qu’ils envisageaient le mariage dans un avenir pas tellement éloigné D’ailleurs, mentionnait Mme Provencher, Mlle Caron ne pourra venir au Cap. justement à cause du choc terrible qu’elle a subi.
La dernière fois que Mme Provencher a vu son fils, c’est jeudi dernier alors qu’il faisait comme d habitude précisait-elle. Il arrivait toujours par surprise. Jamais il ne nous avisait de sa visite. À le voir partir dans l’armée, je sentais que je n’avais plus d aide. Maintenant, il ne reste que Claude sur qui elle fonde un espoir, ajoutait-elle. D’ailleurs, ce dernier suit des cours à l’Université Laval. II est un peu comme sa mère, muni d’un grand courage.
Les funérailles auront heu, samedi, à 16 heures. Il s’agit de funérailles militaires, alors qu’on conduira Jacques à son dernier repos au cimetière Sainte-Madeleine, après le service funèbre à la paroisse Sainte-Madeleine.
Ne manipulez aucun engin suspect

Valcartier. Les militaires qui étaient chargés de «nettoyer» le secteur de tir où l’explosion d’un obus a fait deux morts et neuf blessés mardi, avaient reçu la consigne, la veille, de ne manipuler aucun engin « suspect ».
C’est ce qu’a révélé hier le lieutenant-colonel Pierre Dupuis. du Service de l’information du ministère de la Défense nationale, au cours d une conférence de presse donnée sur la base de Valcartier.
Un spécialiste ne ramasse jamais un engin suspect, devait ajouter le capitaine Marc Sauvé, responsable des champs de tir de la base militaire.
L’explosion
Il semble évident, cependant. que l’obus meurtrier ait été manipulé puisque l’engin a fait explosion, comme l’a précisé le lieutenant-colonel Dupuis, à l’intérieur du camion utilisé pour ramasser les déchets d’entrainement.
Les victimes

Les deux victimes de cet accident sont les soldats Jacques Provencher, 19 ans, du Cap-de-la-Madeleine, et Robert Fournier, 20 ans, de La Prairie, dans la région de Montréal.
Par ailleurs, trois des neuf blessés ont été atteints gravement par les éclats d’obus. Le soldat Gaston Tremblay, 21 ans, de Saint-Jérôme, reposait hier dans un état critique des suites de blessures à la tête.
Le soldat Robert Lecours, 19 ans. d’Omerville. près de Sherbrooke, ainsi que le caporal Daniel Pilote. 22 ans, de Chicoutimi, ont aussi été blessés gravement, mais ils sont considérés hors de danger.
Les six autres militaires qui ont été blessés légèrement sont les soldats Denis Ouellet, 21 ans, de Rimouski; Serge Plante. 25 ans. de Québec; Benoit Martel, 19 ans. de Saint-Wenceslas, comté de Nicolet; Roger Poirier. 20 ans. d’Omerville; le caporal Mario Girard 26 ans, de Valcartier; et le sergent Arnold Bouldman, 33 ans. de Val-Bélair. près de Québec.

Nettoyage saisonnier
Ces 11 militaires faisaient partie d’un groupe de 45 hommes, membres de "l’escadron de transmission du 5e Groupement de combat".
« Ils n’étaient pas spécialistes en explosifs, mais possédaient suffisamment de connaissances en la matière pour effectuer cette opération », a souligné le lieutenant-colonel Dupuis. Il a insisté sur le fait qu’ils avaient en outre reçu la veille des instructions sur les différents modèles d’engins qu’ils étaient susceptibles de trouver sur le champ.

Des enquêtes
L’enquête entreprise mardi par les Forces canadiennes devrait jeter plus de lumière sur les circonstances qui ont entouré cette tragédie, la seconde à survenir à la base Valcartier en moins de trois ans. La Sûreté du Québec poursuit également des recherches sur la tragédie survenue mardi, tandis que le coroner du district de Québec, Me J.-Armand Drouin, a institué une enquête hier matin. Il a identifié les victimes et a ajourné son enquête à une date indéterminée.
PS Pris sur Internet du journal
 

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